« Quand on n’a plus de projets, on s’ennuie comme une valise fourrée au grenier entre deux voyages »

Grégoire Lacroix

Se lancer dans un projet est toujours un moment particulier (surtout quand il s’agit de travailler sur internet). La peur d’être perdu, l’angoisse et le doute se mélangent à l’excitation, l’impatience et l’envie. Étonnamment, ça arrive surtout quand il s’agit de votre projet de vie ou quand vous êtes perdu…

Dès le lycée j’ai été confronté au constat de Grégoire Lacroix : entre le sport, la musique, les amis, l’ordinateur, les jeux vidéo… Je passais d’un projet à un autre sans en voir la fin, j’avoue que j’étais un peu perdu.

En réalité, ce n’étaient pas vraiment des projets mais plutôt des activités, plus ou moins imposées depuis l’enfance par mes parents pour certaines, dans le but de m’aider à m’épanouir culturellement parlant. « Tu verras, ça te sera utile plus tard ».

fais le ou tu es perdu

En fait, ils n’avaient pas tort, et je les en remercie tous les jours. Mais je les remercie encore plus pour ce que j’en ai appris, à savoir qu’il faut comprendre et participer à l’élaboration d’un projet à long terme pour pouvoir s’investir pleinement dedans.

Mon parcours

La fac

A la fin du lycée, je ne savais pas trop comment m’orienter. Pour tout vous dire, j’avais choisi Droit et Médecine sur le fameux système APB (qui ne s’appelait pas comme ça à l’époque d’ailleurs), si ça ça ne s’appelle pas être perdu…

Le droit

J’ai finalement opté pour le droit, qui semblait être le choix de la facilité. Je ne regrette absolument pas cette décision, même si, avec un peu de recul, je m’aperçois que je ne l’ai pas fait pour les bonnes raisons et ai plutôt cédé à la pression sociale en laissant de côté la passion.

Les études de droit m’ont permis de faire beaucoup de choses à côté. N’étant pas très assidu, j’ai pu travailler et ai donc rencontré plein de personnes de milieux différents : animateurs, surveillants de collège, nageurs sauveteurs… Le tout en continuant mes activités annexes. Je dois avouer que la fac était l’environnement idéal pour faire ce que j’ai toujours adoré faire, autant dire plein de choses.

Malheureusement, la fac, ça ne dure que 5 ans. Après un Master II en droit des affaires, je me suis donc retrouvé dans la même situation qu’à la sortie du lycée, perdu. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire ?

je suis perdu

Le milieu du droit me déplaisait fortement, entre le conservatisme ambiant et l’illusion de l’élitisme, je ne me sentais pas du tout à ma place (plutôt dommage pour quelqu’un qui a un Master II en droit, justement…).

La remise en question

Je me suis donc mis à chercher ce que je pourrais faire pour me sortir de cette situation et, assez étonnamment, j’ai été plutôt imaginatif sur les choses que j’avais envie de faire. Bricoder dans une Hacker Farm (Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous invite à lire cet excellent article de Makery Hacker farm : bricoder dans le bled nippon), trouver un CAP de maçon ou de mécanicien pour me reconvertir (je trouve les métiers manuels très stylés), travailler sur internet, construire des choses, intégrer la police ou l’armée…

Et puis, ma mère a su trouver les mots et je l’en remercie encore chaque jour :

« Tu fais beaucoup de choses mais tu as toujours aimé l’informatique depuis que tu es petit, moi je suis sûre que tu feras un métier en rapport avec ça. »

Ma Maman

L’école

Il y a beaucoup de résultat sur Google pour « formation informatique ».

En me renseignant à droite et à gauche, je me suis aperçu qu’il existait des « écoles du web » et j’ai donc passé plusieurs entretien pour me faire une idée globale de ces écoles.

J’avoue ne pas avoir été convaincu immédiatement. Entre le prix, la réputation, la certification (d’état ou non) … J’étais une fois de plus perdu.

Puis, j’ai poussé la porte d’HETIC, une école assez atypique, et je suis tombé instantanément amoureux de leur façon de voir le monde.

Je pense que je me souviendrai toujours de cette phrase que Monsieur Chomel (le responsable des admissions) a prononcé lors de notre entrevue  :

« Ici à HETIC, on apprend pas une matière, une façon de parler ou une manière de s’habiller. On apprend à apprendre. »

Denis Chomel

J’ai tout de suite su que cette phrase allait changer ma vie.

Ni une, ni deux, j’ai passé les tests et les différents entretiens pour intégrer l’école. J’étais étudiant du MBA.

Le nouveau monde perdu

Un début compliqué

Je ne vais pas mentir, au départ, ça a été très compliqué. En effet, travailler sur internet m’a fait passer d’un cadre strict avec des devoirs, des contrôles, des TD et des partiels à un monde totalement ouvert.

Les cours suivaient la méthode colibri, que je détaillerai plus tard. L’ensemble de la classe, via un document en commun participait à l’écriture du cours, à sa structuration et à l’élaboration des fiches pendant le cours. A la fin du cours, chacun disposait donc du même cours et des mêmes fiches qui étaient très complètes et détaillées, puisque tout le monde avait mis la main à la patte.

Ce système permettait une participation orale accrue à laquelle je n’étais pas habitué du tout.

En fait, j’étais à nouveau perdu.

Durant cette année d’école, j’ai pu découvrir de très nombreuses choses : le webdesign, l’UX, l’UI, les langages de programmations… et la cybersécurité.

La vie active

J’ai intégré un grand groupe d’e-commerce à la fin de mon cursus et j’y suis resté 8 mois en tant qu’UX Designer. J’ai découvert un univers de fous : les gens se tiraient dessus avec des nerfs, il était mal vu de travailler après 19h (ben oui, tu as un problème d’organisation si tu n’arrives pas à réaliser toutes tes tâches dans la journée), l’afterwork était presque obligatoire, les parties de console étaient endiablées…

Le travail était assez compliqué, puisque l’ensemble des projets reposait sur la « politique » et la « diplomatie » entre les TEAMS (groupes de travail au sein de l’entreprise). C’était assez pesant et je me suis vite rendu compte que je voulais travailler dans ce genre d’ambiance mais sans le côté « grosse boîte ». Cette fois-ci, je savais exactement ce que je voulais, je m’étais trouvé.

J’ai travaillé en tant que Lead UI/UX pour une Startup de mise en relation entre journalistes et responsables presse. J’ai retrouvé l’ambiance mais sans le côté politique et, même si ce n’était pas tous les jours génial, cette expérience a été très enrichissante.

La cybersécurité

Après 1 an et demi d’activité, j’ai passé des épreuves pour obtenir une passerelle pour intégrer le Master II Ingénierie des systèmes complexes – Sécurité des SI de l’Université de Technologie de Troyes (UTT).

Ce défi a été très important dans mon parcours car c’est le premier projet « professio-personnel » que j’ai pu mener.

J’ai obtenu mon diplôme et j’ai intégré une entreprise qui conçoit des logiciels et du matériel pour l’armée et pour le civil dans le milieu maritime.

En fait, j’ai assez hâte de me perdre à nouveau.

Le Vivalist

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